Un sondage BVA publié ce matin par le journal Les Echos révèle que 59% des Français jugent le modèle socialiste de réforme des retraites «plus juste» et 57% d'entre eux le jugent «meilleur» que celui du gouvernement.
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Ces chiffres démontrent l'attachement des Français à la retraite à 60 ans et leur volonté à répartir les efforts pour financer les retraites.
Les Français estiment également le projet des socialistes plus crédible et plus efficace à long terme, dans une proportion de 47% et 42%.
Le directeur général adjoint de BVA, Gaël Sliman, a d'ailleurs affirmé que, «contrairement à l'immense majorité des commentateurs, médias et expertologues, divers sollicités depuis des années sur le sujet, les Français, très attachés au principe du maintien de l'âge légal à 60 ans en tant qu'acquis social rejettent le caractère inéluctable de l'augmentation de la durée d'activité».
Des engagements clairs et crédibles :
- Conforter le niveau des pensions remis en cause par la droite par les réformes de 1993 et de 2003.
- Prendre en compte la pénibilité et revaloriser les petites retraites.
- Maintenir l’âge légal de départ à 60 ans parce que c’est une garantie indispensable pour tous les
salariés usés par le travail et une liberté de choix pour tous les Français.
- Mettre à contribution l’ensemble des revenus, y compris ceux du capital.
- Une réforme durable : un financement assuré jusqu'en 2025, et au-delà.
Des mesures précises pour assurer l’équilibre financier :
Il faut mobiliser 45 milliards d’euros à l’horizon de 2025. Pour cela nous proposons :
- 25 milliards d’euros mobilisés sur les revenus du capital, sans pénaliser la croissance
- 12 milliards d’euros grâce à l’augmentation modérée et étalée dans le temps des cotisations :
plus 0,1 point de cotisations patronales et salariales entre 2012 et 2020.
- Des mesures fortes pour l’emploi des seniors. Cela permettra de dégager au moins 6 milliards d’euros,
qui permettront notamment d’améliorer le niveau des pensions.
- 5 à 10 milliards d’euros grâce aux réformes de structure : incitations pour ceux qui le peuvent et le
souhaitent à travailler plus longtemps.
Et pour sécuriser le système, nous alimenterons le Fonds de réserve des retraites pour faire face à
toutes les situations grâce à une surtaxe de 15% sur l’impôt sur les sociétés acquitté par le banques.
Notre projet est donc complètement financé
Et nous allons au-delà, avec des réformes de structure :
Nous faisons rimer réforme avec progrès
À l’inverse, le projet du gouvernement est anxiogène, injuste et inefficace, il ne prépare pas l’avenir.
Le recul de l’âge légal de départ pénalisera les carrières longues et n’assurera même pas l’équilibre
du système. En ne modifiant que l’âge légal, il faudrait le reculer de plus de huit ans en 2050 pour
résorber les déficits. Ce recul fera encore baisser le niveau des pensions : déjà, leurs réformes de
1993 et 2003 ont fait chuter les pensions de 20% ! Et il n’y a aucun engagement précis sur la mise à
contribution des revenus du capital. La droite met en danger le système par répartition.
Pour plus d'information :
Dans leur participation au débat sur les retraites, les socialistes posent trois conditions.
- D'abord la sauvegarde du système par répartition. En clair, les salariés payent des cotisations qui sont reversées aux retraités. «Ce n'est pas chacun se débrouille en plaçant de l'argent qui va lui rapporter, c'est la solidarité entre générations», a résumé la première secrétaire du PS.
- Ensuite, le maintien du droit de départ à la retraite à 60 ans. Le gouvernement n'assume pas de militer ouvertement pour l'allongement de la durée de cotisation. L'allongement de la durée de cotisation a poussé l'âge moyen de départ en retraite à 61 ans et demie environ. Mais il y a une incohérence: même si vous avez cotisé tous vos trimestres - soit 40 ans et demi actuellement - il est impossible de partir en retraite avant 60 ans. Certains prennent leur retraite à 61 ou 62 ans aujourd'hui. Mais ceux qui ont travaillé tôt ou qui exercent un métier pénible doivent pouvoir cesser de travailler à 58 ou 59 ans. «La droite veut une fois de plus, agir sur une seule variable, celle de la durée des cotisations. Cette politique menée par Balladur et Fillon, qui a conduit à
beaucoup d'inégalités et montré son échec», a estimé Martine Aubry dans son discours au conseil national le 27 avril.
- Et évidemment, l'allocation pour chaque retraité d'un niveau de pension qui lui permette de vivre décemment. Actuellement, c'est tout l'inverse: la moitié des retraités touchent moins de 1.000 euros par mois. Et un million d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Normal? Non. Mais tristement logique: depuis la réforme Balladur , le niveau des retraites a baissé de 20%. Et une nouvelle baisse de 25% est à prévoir dans les années à venir.
Pour parvenir à cet objectif, le PS se laissera guider par deux principes.
- Avant tout, des règles justes. Dans la prochaine réforme des retraites, il faudra prendre en compte la pénibilité du travail. Ainsi, les salariés exerçant les métiers concernés auront la possibilité de partir en retraite avant 60 ans, s'ils ont validés leurs trimestres. De même, les salariés qui sont entrés sur le marché du travail tôt et qui ont validé le nombre requis d'années de cotisations pourront partir avant 60 ans.
- Une vraie politique pour l'emploi des seniors. Comment débattre sérieusement de l'âge de départ à la retraite quand parmi les plus de 55 ans, seul une personne sur trois a un travail? Les socialistes participeront à ce débat avec la volonté de permettre à tous de garder un égal accès à l'emploi.
Une fois ces principes affirmés se pose la question du besoin de financement de notre système de retraites: contrairement à ce que disait Nicolas Sarkozy en 2007, il n'est pas équilibré jusqu'en 2020. Il y a même urgence: nous avons besoin de 25 milliards d'euros d'ici 2012, et 68 d'ici 2050. Face à cela, il y a des moyens:
Que les salaires ne soient plus les seuls à financer les retraites. Aujourd'hui, les cotisations retraites ne reposent que sur les salaires. Il est tout à fait envisageable de prélever des cotisations sur les revenus de la valeur ajoutée. Le Fonds de réserve des retraites, laissé à l'abandon par la droite, serait également d'un secours profitable.
Le PS propose également de prélever des cotisations sur les stocks options, comme l'a préconisé Philippe Seguin. A la clé: rien de moins que 5 milliards d'euros pour contribuer à l'effort de solidarité que représente notre système de retraites.
C'est armé de de ces principes que le PS s'engagera dans le débat, et rencontrera les organisations syndicales, qui doivent rester les interlocuteurs privilégiés du gouvernement.
«Une réforme juste, c'est l'âge légal à de la retraite maintenu à 60 ans, c'est la prise en compte de la pénibilité et des carrières longues, c¹est la possibilité pour ceux qui le souhaitent de partir plus tard».
Martine Aubry, discours au conseil national, le 27 avril.